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Petite chapelle de mon coeur
22 juin 2008

Au crépuscule

La nature s'endort sous son voile de grisaille

Et le paysan rentre au bercail,

Après une journée laborieuse.

En lui sont les tourments du désir de bien faire.

Lorsque le soir descend, jaillit du ciel zébré

Mille feux miroitants, corps célestes ambrés.

Le marin s'achemine et gagne le rivage,

L'ombre devient esprit sur les hauteurs sauvages.

Le  bruit faible et confus des arbres frissonnants

Secoués de zéphir frais et entreprenant,

Bourdonne dans le gris, parmi les sons hilares,

Scandés par une bouche avide et non avare.

Du murmure des eaux, en cascade d'argent,

Inondant sans haleine un lit fort indigent,

S'élèvent des chansons, rythmes déclamatoires

Dans toute leur splendeur d'un noble répertoire.

Parfois un chien aboie; il semble hurler le sort

D'une chaleur succinte à ses derniers ressorts.

Les troupeaux assouvis par bandes indolentes

Longent les broussailles et glissent sur les pentes.

Mêlées au timbre chaud de quelques vieux bergers,

Leurs fines sonnailles animent l'air léger.

Le mutisme s'éveille, apporte sur la terre

Les secrets enfouis et les clés du mystère.

L'oiseau, le bec au flanc, exile ces natifs,

Le songe s'insinue; et le coquin captif

Voit surgir par instant l'immensité très pure

D'une voûte charmante aux vols à vive allure.

Puis, avec soumission, les fleurs aux doux aspect

Revêtent le linceul où baigne le respect.

La campagne nappée en ce beau crépuscule

Séduit le promeneur, qui d'un pas lent circule.

Madeleine Wagner

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